Antoinette Salvan de Saliès

Portrait d’Antoinette Salvan de Saliès.

Portrait d’Antoinette Salvan de Saliès.

D.R.

Nom
Salvan de Saliès
Prénom
Antoinette
Date et lieu de naissance
1638 à Albi
Date et lieu de décès
1730 à Albi

Femme poète française, Antoinette Salvan de Salviès se désignait « la petite muse d’Albi », ou encore « le Viguière d’Alby ». Devenue veuve d'Antoine de Fonvielle, seigneur de Salies, viguier d'Albi, lorsqu'elle était encore dans tout l'éclat de sa beauté (1672), Antoinette refusa de se remarier pour se consacrer tout entière au culte de la poésie et à l'éducation de ses enfants. 

Loin de brûler d'une flamme volage comme d'autres poétesses de ses rivales, Antoinette observe toujours cette étroite union des vertues privées, et celles que l'esprit fait naître avec le talent. Un siècle plus tard, Antoinette Salvan de Saliès releva la tradition des lettres tarnaises. En se nommant avec trop de modestie "une pauvre muse albigeoise", elle voulut affirmer avant tout son attachement au pays natal, qu'elle célébra avec amour dans toutes ses œuvres. Elle était, nous dit-on, beaucoup plus dans la lignée de la sage La Fayette et de la sérieuse Sévigné, qui furent ses contemporaines. 

Société des chevaliers et chevalières de la Bonne-Foi

Elle fonda "l'Académie de Bonne Foi", qui tenait ses assises dans son château de Saliès, dont elle fit avec succès un centre des grâces et de la distinction. Elle publia un roman historique: "Les princesses de Bavière: Isabelle et Marguerite" ; par la suite, "La Comtesse d'Isembourg, princesse de Hohenzollern", les "Réflexions chrétiennes" et collabora pendant de nombreuses années au "Mercure Galant". 

A l'exemple des précieuses du siècle de Louis XIV, se tiennent chez elle des assemblées où l'on discourt de la science, de la littérature et des arts. Elle écrivit des Paraphrases sur les psaumes de la pénitence, diverses Lettres et Poésies, imprimées en grande partie dans la Nouvelle Pandore ou les Femmes illustres du règne de Louis le Grand ; enfin, la Comtesse d'Isembourg (1678 in-12), roman historique qui a été traduit en plusieurs langues. 

Mme de Salies, qui devint, en 1689, membre de l'Académie des Ricovrati de Padoue, essaya, en 1704, de former une société littéraire qui se réunissait une fois par semaine dans sa maison, et prenait le titre de Société des chevaliers et chevalières de la Bonne-Foi. Le premier statut de cette compagnie, qui disparut avec sa fondatrice, était celui-ci : 

Une amitié tendre et sincère, 
Plus douce mille fois que l'amoureuse loi, 
Doit être le lien, l'aimable caractère 
Des chevaliers de Bonne-Foi. 

Elle s'éteignit à l'âge de 92 ans, aïeule respectée et auteur encore admiré.