Dépendances et addictions : tous concernés ?

SOS Amitié et l'Université pour tous du Tarn organisent une conférence le 17 mars sur les dépendances et les addictions. De quoi faire un point avec deux praticiens sur un sujet de société parfois tabou.
Dépendances et addictions : tous concernés ?

Drogues, alcool, tabac viennent souvent à l'esprit lorsqu'on parle de dépendances. « La première cigarette du matin est un plaisir puissant », remarque d'ailleurs Christophe Pacific, enseignant à l'Institut de formation aux métiers de la santé et philosophe.

Vient ensuite la dépendance au numérique, aux écrans, au téléphone, mais aussi aux jeux, au sexe voire au travail et au sport. Difficile donc d'y échapper ! À partir de quand devient-on dépendant ? « Lorsqu'on bascule dans la démesure et qu'on fait la confusion entre plaisir et besoin, alors même qu'on pense toujours garder le contrôle... » Les risques de tomber dans la dépendance ne font dès lors pas de distinctions.

« Quand l'un des piliers de la vie, la famille, le travail ou la santé est ébranlé, le risque de "plonger" est important. Il y a aussi la pression sociale qui pousse à faire comme les autres. Il s'agit d'être à la hauteur, dans la norme, et d'être reconnu pour ne pas être exclu. Pourtant l'addiction peut aussi isoler. » Les nouvelles générations ne sont pas épargnées. « Elles recherchent un plaisir immédiat, rapide et intense. On le voit avec leur consommation d'alcool fort et de certaines substances. Elles recherchent le "trop", le "plus", le fun, ne se contentant plus de la réalité, jugée insipide. »

Le retour aux plaisirs simples

La conférence, animée par Christophe Pacific et Pauline Raysseguier, évoquera évidemment le mal du siècle : l'addiction au numérique, à la connexion et aux écrans. « Les réseaux sociaux, les sites de rencontres et les sites pornographiques sont sur le podium des connexions. Ils témoignent de cette volonté d'exister par procuration, de tromper l'ennui », explique Christophe Pacific.

Reprendre le contrôle est rarement facile et le retour à la normalité souvent douloureux. L'entourage et la volonté sont importants, bien sûr, mais cela ne suffit pas toujours, comme le rappelle SOS Amitié qui reçoit souvent des appels de détresse.

« Pour s'en sortir, il faut retrouver la juste mesure et mener un combat contre "l'ogre de la dépendance", autrement dit opter pour la vertu qui amène au vrai bonheur », préconise Christophe Pacific. « Il faut travailler sur ses peurs, chercher ce qui nous apaise ou nous détourne de l'addiction. La méditation et la relaxation peuvent être de bons moyens de se détacher et de prendre du recul. Il est évident qu'il vaut mieux prévenir que guérir.

L'éducation des jeunes est en cela primordiale pour les sensibiliser à la recherche de plaisirs simples, mais aussi de la joie de vivre... et d'être vivant. »

Conférence le 17 mars à 18h à l'INU Champollion.

Plus d'infos : SOS Amitié - 06 01 73 43 64 - sos.amitie.albi@wanadoo.fr