Des élèves ingénieurs de l'IMT Mines Albi créent une lame de course en carbone recyclé

Grâce au progrès de la science, les sportifs amputés des membres inférieurs peuvent désormais atteindre des niveaux de performance proches de ceux des valides, notamment grâce à des prothèses en carbone. Si ces dernières sont de plus en plus utilisées par les athlètes du handisport, elles restent souvent inaccessibles en raison de leur coût.

Une idée originale et vertueuse

D'une simple réflexion universitaire débutée en 2019 par des étudiants de l’IMT/Mines qui doivent travailler sur l'accessibilité au sport pour les personnes en situation de handicap, aux côtés d'un ingénieur d'Airbus, naît l’idée d’utiliser les chutes des pièces carbone d’Airbus pour créer des lames de course pour les personnes amputées.

Accessibles au plus grand nombre

Au sein du laboratoire de l’école prend forme un prototype. Les résultats sont encourageants. Les étudiants pensent pouvoir le fabriquer pour un coût de centaines d’euros au lieu de milliers pour une prothèse classique non remboursée. A cela s'ajoute la volonté affirmée de s'inscrire dans une démarche de développement durable en utilisant des matériaux de récup.

Fin janvier 2020, les étudiants poursuivent leur projet encadrés et conseillés par l’incubateur de l’école des mines. À Airbus, s'associent comme partenaires Salomon Lagarrigue un prothésiste et Décathlon.

Les premiers tests

La prothèse vient d'être testée récemment au Stadium d’Albi. Douze personnes au profil très variés dont certains n’avaient jamais couru appareillés confirment des résultats appréciables. La lame ne casse pas et s'avère très souple.

La solution fonctionne, il faut maintenant la mettre en place. Quelques améliorations sont encore à prévoir au niveau des appuis, des réactions, des réglages, mais les résultats sont très encourageants.

La commercialisation

A la rentrée une entreprise pourrait être fondée. Deux des étudiants y seront salariés à plein temps.  La commercialisation commencera en 2022.

Les lames de course !

Vous n’avez pas pu passer à côté si vous avez regardé les jeux paralympiques. Oscar Pistorius avait exposé médiatiquement ces lames lors des Jeux Olympiques de Londres en 2012. Elles soulèvent et suscitent de nombreuses d’interrogations pour le grand public. 

Comment fonctionne une lame de course ?

Les lames de course ont une forme en «  C ». Ce « C » vient se comprimer lors de l’attaque du pied au sol. A cet instant et pendant toute la durée de l’appui, la lame se déforme et emmagasine de l’énergie. Lorsque la lame va quitter le sol pour passer en phase pendulaire (phase aérienne), l’énergie emmagasinée va être restituée (le « c » se décomprime) et « propulse » le sportif. Ce cycle se reproduit à chaque foulée.

Comment est fabriquée une lame de course ?

Les lames de course sont fabriquées dans un matériau qui associe une résistance mécanique élevée et un poids réduit : la fibre de carbone.

Lors du processus industriel le nombre de couche de carbone et l’orientation des fibres sont adaptés afin de fournir d’un côté la souplesse nécessaire à la déformation de la lame et d’un autre la restitution de cette énergie lors de la propulsion.