Innovation au cœur de l'Inu Champollion

L'implantation au sein de l'Institut national universitaire de la société Lab'Safe, spécialisée dans la recherche de process de décontamination des surfaces, fera l'objet d'une inauguration le 7 décembre 2022.
Sébastien Allix, directeur scientifique de la société Lab'Sciences

Sébastien Allix dans les locaux de Lab'Safe.

La société Lab'Safe implante ses activités Recherche et Développement au sein de l'INU Champollion. Un partenariat public privé pour booster l'innovation et imaginer de nouvelles technologies dédiées à la décontamination des surfaces par le plasma.

Explication avec Sébastien Allix, directeur scientifique de la société Lab'Sciences.

Quelle est la fonction de Lab'SaFe ?

« Cette société installée désormais à l'INU Champollion à Albi fait de la recherche et développement dans le domaine de la décontamination de l'air et des surfaces pour un réseau d'entreprises baptisé Lab'Sciences. »

À quand remonte la collaboration avec Albi ?

« En 2019, une étudiante en doctorat avait décidé de travailler autour de la décontamination des surfaces par le plasma. Cela a été l'occasion d'entrer en relation avec le laboratoire de recherche de diagnostic des plasmas hors équilibre de Champollion (DPHE Ndlr). Cette rencontre a confirmé que nous avions des choses à imaginer ensemble. Un accord de partenariat a été signé dans les semaines qui ont suivi entre Lab'Sciences et le laboratoire albigeois. »

Quel est le domaine d'activité de Lab'Sciences à l'origine de Lab'Safe ?

« Il s'agit d'un réseau d'une vingtaine d'entreprises spécialisées dans la conception d'environnements propres appelés plus couramment salles blanches. Nous intervenons principalement pour l'industrie pharmaceutique et participons, par exemple, à la construction d'usines de nouvelle génération dédiées à la fabrication de nouveaux médicaments et de vaccins. »

Quel est l'intérêt de la décontamination ?

La décontamination de surfaces inertes a pour but de détruire virus, bactéries et microbes. Elle est utilisée notamment dans le milieu médical, pharmaceutique, agroalimentaire et scientifique. Jusqu'à présent, cette décontamination était effectuée au moyen de produits chimiques. Le procédé sur lequel nous travaillons repose sur l'usage du plasma qui a cette capacité, par la lumière qu'il produit, de détruire les microbes sans altérer le produit. »

Quelles ont été vos premières avancées sur le sujet ?

« Nous avons déjà breveté avec le laboratoire albigeois un passe-plat de décontamination. Ce sas étanche par lequel passent des objets divers utilise la lumière plasma pour transformer l'oxygène en ozone, un gaz biocide. Cette machine innovante et sans impact environnemental sera industrialisée en 2023 et présentée en avant-première lors d'un salon à Paris. »

Quel est l'intérêt de travailler à Albi ?

Il est double. La Région apporte certes des subventions importantes pour inciter des entreprises à venir, mais il y a aussi la complémentarité entre Lab'Sciences et le laboratoire DPHE. Nous avons les idées, le potentiel de clients et les outils ; l'équipe de Champollion, pluridisciplinaire, est compétente pour mesurer, contrôler et perfectionner le process. C'est d'ailleurs ensemble que nous déposons les brevets. »

Quel est l'avenir de la collaboration ?

« Nous réfléchissons à créer d'ici la fin de l'année prochaine une Jeune entreprise universitaire (JEU) en association avec l'université d'Albi. Cette sorte de start-up fonctionnant avec des fonds publics et privés permettrait d'y employer des doctorants avec l'idée de pérenniser leur poste après. Nous travaillons actuellement aussi sur une paillasse de laboratoire autodécontaminante qui fait l'objet d'une thèse. La surface émet une lumière qui permet de la maintenir ultrapropre. Il reste néanmoins des verrous technologiques à faire sauter, mais nous prévoyons déjà un prototype et espérons même pouvoir breveter prochainement cette solution qui évite l'utilisation de produits dangereux comme le mercure. »