Une seconde vie pour les monuments funéraires

Depuis le début du mois de mars, la Ville d'Albi propose la vente de monuments et d'objets funéraires de réemploi. Une démarche qui vise à une meilleure gestion des concessions non renouvelées ou en état d'abandon avec une réduction des dépenses et un gain pour l'environnement.
Tombe

La dimension environnementale et la réduction des dépenses concernent tous les services publics y compris les cimetières. La Ville d'Albi porte ainsi depuis plusieurs années une attention particulière à la gestion de ces espaces longtemps considérés à tort comme immuables.

L'interdiction des produits phytosanitaires, le tri des déchets, l'entretien paysager avec la création d'îlots de fraîcheur, mais aussi les nouveaux modes d'inhumation ont changé la manière d'appréhender les cimetières. Autre changement, les concessions, si elles ne sont pas renouvelées, n'y sont plus à perpétuité et peuvent dès lors être affectées à d'autres personnes.

Reprise des concessions par la mairie

Si les inhumations en terrain commun sont assurées gratuitement par la Ville d'Albi pour une durée de cinq ans, trois durées de concessions, quinze, trente et cinquante ans renouvelables à échéance, sont aujourd'hui possibles dans les quatre cimetières albigeois.

"Or, toute concession non renouvelée deux ans après la fin du contrat ainsi que celles reconnues en état d'abandon avéré, une fois les démarches réglementaires menées vers les ayant droit, doivent faire l'objet d'une reprise par la mairie", rappelle Anne-Gillet-Vies, conseillère municipale déléguée aux cimetières.

Valoriser les monuments

"Ce que beaucoup ignorent, c'est que cette reprise est entièrement à la charge de la commune et représente un coût important pour la collectivité ; jusqu'à plusieurs milliers d'euros pour une concession."

Pourquoi autant ? L'explication est simple : une reprise implique l'enlèvement des monuments, des objets funéraires et des fosses, les dépouilles étant au préalable exhumées et déposées à perpétuité dans l'ossuaire communal.

Chaque année, près de la moitié des concessions arrivées à échéance ne sont pas renouvelées. D'où l'idée de valoriser les monuments et objets funéraires (vases, plaques d'ornement, jardinières) que la Ville récupère.

Du réemploi accessible à tous

Une circulaire ministérielle de janvier 1993 permet aux communes de détruire, utiliser ou vendre les monuments, caveaux, chapelles et fosses maçonnées, mais aussi les objets funéraires présents sur les concessions reprises, à la condition expresse de procéder à leur anonymisation.

Plutôt que d'opter pour leur enlèvement et leur destruction, la Ville d'Albi a fait le choix lors du dernier conseil municipal de les proposer désormais à la vente à des tarifs économiques. De quoi disposer pour les familles qui le souhaitent d'une sépulture convenable à moindre coût, tout en évitant à la Ville de payer son évacuation.

"D'un point de vue patrimonial, cette mesure permet aussi de sauvegarder certains monuments caractéristiques, comme les chapelles au cimetière des Planques", note Anne Gillet-Vies. "En réalisant une opération de valorisation plus vertueuse, la production de déchets supplémentaires est aussi évitée."