COBO Coeurs à prendre

Artiste connu dans le monde du street art, cObo, alias Vincent Gimeno, fait un carton avec ses coeurs en trois dimensions incrustés dans ses tableaux. À 39 ans, l'Albigeois se définit comme « un électron libre dans le paysage actuel de l’art urbain. »
COBO Coeurs à prendre

Il y a moins d'un an, cObo, revenu sur ses terres en 2017, se faisait remarquer lors d'une exposition organisée à l'hôtel d'Orléans, où il présentait des oeuvres sur support métal : panneaux de signalisation restylisés et pièces de carrosserie à l'effigie d'artistes n'avaient pas laissé insensibles les visiteurs.

« Avec cette expo, j'ai eu l'idée de réaliser des coeurs en 3D et de les intégrer dans des petits tableaux. »
Le coeur est devenu rapidement sa signature, sa marque de fabrique. Ses tableaux et ses sculptures en contiennent tous. « Certaines personnes sont surprises de voir le coeur sous la forme d'un organe et pas du coeur rouge que tout le monde connaît. »

Depuis, cObo en met partout et de toutes les tailles. En voyage, il en colle dans la rue et photographie l’oeuvre éphémère ainsi créée. L'espace public devient son terrain de jeu et une galerie d'art en plein air. Le street art interpelle ; l'objectif est atteint. « Je confie même parfois mes coeurs à des proches qui partent à l'étranger. J'en ai évidemment collés à Albi », indique-t-il, signalant au passage que quelques-uns sont même encore visibles. « Je réfléchis actuellement à coller des coeurs dont un contiendrait une clef... »

Aujourd'hui, cObo expose dans plusieurs galeries situées dans six pays dont le Sénégal, les États-Unis et le Maroc.
Les cadres avec un coeur en 3D connaissent un succès fulgurant. Il y a aussi tous ces tableaux inspirés par l'actualité, la mode, le luxe et l'art qu'il revisite avec son coup de pinceau et son imagination. Queen, David Bowie, Frida Kahlo, Dali, Mondrian mais aussi Keith Haring sont joyeusement invoqués à l'atelier de cObo. « J'aimerais bien maintenant imaginer des oeuvres monumentales... »

cObo travaille jusqu'à dix heures par jour dans son atelier situé le long de la rocade en face de Phodé. On se faufile comme on peut dans cet antre au milieu d'un amoncellement de matériaux prêts à être détournés de leur usage d'origine. C'est là qu'il anime aussi des cours pour enfants, un clin d’oeil à l'association School Art Street qu'il avait créée en Haute-Savoie pour initier les jeunes à l'art de rue. L'artiste aime partager et transmettre.

Il est de fait assez sollicité. Il a été membre du jury des camions décorés sur le circuit d'Albi, a réalisé un casque pour le pilote de moto Alexis Masbou et a participé à des expositions à visée caritative, notamment avec l'association La Chaîne de l'espoir. Il lui est arrivé de décorer les loges de Pause Guitare et de réaliser des tableaux avec le centre social et culturel de Lapanouse.

« Je vois ce qu'il se passe ailleurs autour du street art qui est l'art de demain ; cela attire les familles et les jeunes. Il y a du potentiel à Albi. J'aimerais bien qu'un projet soit envisagé ; pourquoi pas une école d'art ? » cObo, c'est sûr, y mettra tout son coeur