Conférence « Mieux comprendre l'endométriose »

Pour mieux comprendre l'endométriose, la gynécologue Corinne Cantegrel animera cette conférence, ainsi que des membres de l’association Endofrance qui accompagne les personnes atteintes par cette maladie.

Conférence « Mieux comprendre l'endométriose » :

Mercredi 15 mars 2023 à 18h30
Salle Arcé de la Scène nationale
Entrée libre

Retrouvez de nombreuses informations sur l'endométriose sur le site de référence en cliquant ici.

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Explication avec la gynécologue Corinne Cantegrel

L'endométriose : de quoi s'agit-il ?

« C’est une maladie inflammatoire chronique de la femme en âge de procréer. L’endomètre, qui est la muqueuse utérine éliminée lors des règles, prolifère anormalement en dehors de la cavité utérine et y demeure. Cela provoque des saignements, des nodules, des kystes, ainsi que des inflammations et des formations de fibrose pouvant toucher les organes avoisinants qui fonctionnent alors moins bien. L’endométriose peut provoquer des troubles urinaires et digestifs, des saignements, des douleurs pendant la pénétration, mais également une hypersensibilité locale. »

Combien de femmes sont concernées par cette maladie ?

« La maladie apparaît généralement à l’adolescence avec comme symptômes des douleurs chroniques qui vont s’intensifier avec le temps. Une femme sur dix est atteinte par l’endométriose et 50 % des femmes en moyenne qui souffrent de douleurs pendant leurs règles sont porteuses de la maladie. On estime qu’environ 50 % des femmes infertiles seraient porteuses d’endométriose. »

Pourquoi un tel sujet n'était-il pas abordé auparavant ?

« Cette maladie est pourtant bien connue dans le milieu médical. On a hélas souvent considéré qu’il était normal que les règles soient douloureuses ; les menstruations étaient aussi un sujet un peu tabou. On en parle davantage aujourd’hui et près de mille articles scientifiques paraissent sur le sujet chaque année dans le monde. L’amélioration des techniques d’imagerie a permis aussi de mieux diagnostiquer cette maladie évolutive. Pour autant, on en ignore encore la cause. »

Quel traitement est aujourd’hui préconisé pour les malades ?

« Si on ne peut pas guérir de l’endométriose, on peut la soigner à travers une prise en charge médicale. Un traitement hormonal comme l’usage de la pilule permet de stopper son développement. La prise d’antidouleurs et d’antiinflammatoires est également indispensable. Dans des cas sévères, un traitement chirurgical peut être envisagé, mais le plus important est de traiter la douleur. En parallèle, l'altération de la qualité de vie amène chaque femme à atténuer ses douleurs et leur ressenti en recourant à la sophrologie ou à d’autres techniques de relaxation. »

Que conseillez-vous aux femmes ayant des douleurs lors de leurs règles ?

« Pour les femmes concernées, je recommande déjà de prendre un antalgique. Si la douleur persiste voire s’accentue, un examen gynécologique s’impose alors. Plus le diagnostic sera précoce, mieux la prise en charge sera efficace. Aujourd’hui, il est hélas souvent tardif. Il faut malgré tout souligner que la recherche avance et des tests salivaires pour dépister l’endométriose sont même à l’étude. »

Témoignage d'Adeline, membre de l'association Endofrance

« Endofrance est une association de patients qui soutient et informe les personnes atteintes par la maladie et leur entourage. Elle organise pour cela des rencontres amicales, des groupes de parole et des conférences. Pour les personnes atteintes, le diagnostic est souvent difficile à accepter car les conséquences de la maladie peuvent être graves et donner lieu à des douleurs qui empoisonnent son quotidien. Cela ne doit pas pour autant être une fatalité. Il est important de pouvoir en parler, de ne pas se sentir seul. Le témoignage et le soutien d’autres malades permettent d’apprendre à vivre avec, de trouver des moyens d’atténuer les douleurs notamment par certaines techniques de relaxation complémentaires à une prise en charge médicale. Durant la conférence, justement, des personnes raconteront leur parcours et la manière dont elles vivent la maladie. »