Deux œuvres exceptionnelles rejoignent la collection permanente du Musée Toulouse-Lautrec

Les deux artistes, Maxime Dethomas et Charles Maurin, fréquentaient le quartier Montmartre. Amis de Toulouse-Lautrec, leurs œuvres viendront enrichir les collections permanentes du Musée Toulouse-Lautrec.
Deux nouvelles œuvres au MTL

«Femme lisant» de Maxime Dethomas

Né à Garges le 13 octobre 1867 et mort à Paris le 21 janvier 1929, Maxime Dethomas est issu de la bourgeoisie aisée ; son père est avocat, mais aussi député et sa mère est la fille d'un grand banquier parisien. En 1887, Dethomas s'inscrit à l’École des arts décoratifs puis fréquente l’Atelier de la Palette, où officient Henri Gervex et Eugène Carrière. Peintre, affichiste, illustrateur de nombreux livres, puis essentiellement décorateur et créateur de costumes pour le théâtre après 1910, Dethomas s’est d'abord fait connaître par ses fusains.

Ami de Toulouse-Lautrec

C’est à la librairie de «La Revue indépendante» qu’il rencontre Henri de Toulouse-Lautrec. Il s’ensuit une amitié profonde entre les deux artistes qui fréquentent ensemble, en noctambules, les cabarets et autres lieux de plaisirs, notamment à Montmartre et à Montparnasse. Face aux sarcasmes de la foule eu égard à sa petite taille, Lautrec voyait en Dethomas un géant protecteur mais d’une grande timidité, calme, policé et modeste, qu’il surnomma «Grosnarbre». Lautrec a d’ailleurs réalisé en 1896 le portrait de son ami (Dortu P628). Ensemble, ils firent plusieurs voyages, notamment à Londres, en Espagne, au Portugal, en Belgique et en Hollande.

Une technique graphique identifiable

Dans ses dessins, Maxime Dethomas emploie le fusain qui permet d’obtenir une ligne grasse et souple. L'artiste travaille principalement avec de larges traits et rehausse ce noir profond de touches de gouache, usant principalement du blanc et de couleurs, soit claires, soit foncées, qui rappelle un peu les lithographies de Lautrec.Il a réalisé des dessins et quelques peintures à l'huile, montrant des portraits, des scènes de café et des paysages urbains d'Italie et d'Espagne.La Société des amis du musée Toulouse-Lautrec a acquis la toile «Femme lisant» de Maxime Dethomas (1867-1929). Celle-ci va rejoindre le fonds, qui en compte déjà cinq, consacré à cet artiste.

L'œuvre sera exposée pour la première fois au public lors de l’exposition «Montmartre, fin de siècle» programmée en mai. (Femme lisant) fin XIXe au musée Toulouse-Lautrec

« La Liberté au jardin de Luxembourg »

L'oeuvre a été récemment acquis par le musée en vente publique.Il s’inscrit dans la veine des sujets consacrés à la vie moderne dont la promenade, ou les activités au jardin public. Une seule œuvre de Charles Maurin, était conservée jusqu’ici au musée : le portrait d’Henri de Toulouse-Lautrec. Les deux artistes fréquentaient ensemble le quartier montmartrois, et partageaient les mêmes sources d’inspiration tirées de la vie moderne.

Cette œuvre est exposée « pour ce qu’elle est, et non uniquement pour son amitié avec Toulouse-Lautrec », précise le musée.

 

 Charles Maurin (Le Puy-en-Velay 1856-1914 Grasse)
Jeune femme assise au jardin du Luxembourg
Fusain, pastel et rehauts de craie blanche 403 x 246 mm
Signé en bas à droite : « Maurin »  

 

Charles Maurin

Originaire de Haute-Loire, Charles Maurin se forme à partir de 1872 au Puy chez le portraitiste Émile Giraud puis à l’Académie Julian à Paris. Il est l’élève de Rodolphe Julian, Jules Lefebvre et Gustave Boulanger. En 1876, il entre à l’École des beaux-arts et fréquente assidûment le Louvre. Il reçoit une critique favorable pour sa première exposition au Salon des artistes français en 1882 grâce à son Portrait du père de l’artiste et un Portrait de Mme X. À partir de 1887, il expose également ses œuvres au Salon des Indépendants où il connaît un grand succès. Maurin s’exerce à toutes sortes de techniques : eau-forte, aquarelle, pastel, gravure, sculpture sur bois, faisant preuve d’une grande originalité.  Chaque jour, il entreprend une nouvelle tentative. Il est l’auteur de plusieurs inventions ingénieuses, à l’instar d’un vaporisateur permettant de projeter directement les couleurs sur le support.

Les années 1890 constituent la période la plus audacieuse, la plus féconde et la plus moderne de Maurin. Il s’oriente vers une peinture symboliste, teintée de mystère et d’une profondeur nouvelle. Il se tourne vers l’étrange et l’insolite. L’artiste rebelle, qui se définit comme un anarchiste de cœur, écrit alors dans les Temps nouveaux et expose au Salon de la Rose + Croix. Les œuvres de Maurin ont un modelé tantôt réaliste, marqué par une indéniable pureté expressive, tantôt cerné à la manière du vitrail, dans une technique proche du cloisonnisme. Cette modernité singulière de Maurin a une influence déterminante sur Henri de Toulouse-Lautrec et Félix Vallotton lorsqu’il devient professeur à l’Académie Julian en 1885.

Maurin dépeint la vie quotidienne du Paris des années 1900. Outre ses intérieurs de cabarets et de théâtres, il peint et dessine des scènes de plein-air, notamment une série de parcs et de jardins, représentant presque exclusivement le jardin du Luxembourg. La représentation de la femme est centrale dans l’œuvre de Maurin. On la croise dans des poses variées et dans tous les thèmes traités par l’artiste. Dans le cadre de ces scènes en extérieur, les femmes de Maurin s’adonnent à diverses activités comme la lecture, la couture ou la simple flânerie. Délicatement assise sur un banc, cette jeune femme semble être plongée dans ses pensées. La grâce et la spontanéité de sa pose font de ce dessin une œuvre empreinte de calme, de douceur et de poésie.

 

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