Le château du Gô bientôt chambres d'hôtes

C'est un beau pari que se sont lancé les nouveaux propriétaires du château du Gô : faire revivre la demeure natale de Lapérouse en l'aménageant en chambres d'hôtes. Ouverture prévue au printemps 2021.
Le château du Gô  bientôt chambres d'hôtes

Le long du chemin du Gô, rares sont les passants qui ne s'arrêtent pas, intrigués, pour jeter un œil sur le chantier en cours autour du château. «Les travaux suscitent la curiosité ; et certains n'hésitent pas à venir nous voir pour poser quelques questions», reconnaît Marie Lopez, la nouvelle propriétaire des lieux. Il est vrai que le château était un peu «en sommeil» depuis quelques années, dissimulé derrière la végétation. Le départ de la dernière occupante a incité les propriétaires à le vendre. Appartenant depuis le XVIIe siècle à la famille du célèbre navigateur, le château du Gô est aujourd'hui entre les mains de Marie Lopez et René Roy qui comptent bien donner une nouvelle vie à cette demeure riche en histoire.

«L'occasion s'est présentée et nous l'avons saisie ; à un jour près, nous étions sur le point d'acheter un autre bien», raconte Marie Lopez, originaire d'Albi. «Le site se prête parfaitement pour accueillir notre activité de chambres d'hôtes, où l'histoire côtoiera l'élégance, le design et le bien-être.»

Trois chambres baptisées en mémoire de Lapérouse

À l'intérieur, l'essentiel des restructurations est achevé. L'étage a été aménagé pour trois suites tout confort dont chacune portera un nom faisant référence à Lapérouse, le rez-de-chaussée étant réservé à l'habitation du couple. «À plusieurs endroits, les boiseries d'origine ont été remises en valeur», précise René Roy, qui supervise avec Marie le chantier et n'hésite pas à retrousser ses manches quand il le faut.

«Nous avons sollicité des entreprises locales ainsi que l'École européenne de l'art et des matières pour proposer une rénovation de qualité alliant un savoir-faire traditionnel et une touche de modernité.» Les deux salons avec leur cheminée, pièces emblématiques du château, ont retrouvé toute leur splendeur. Celle du premier étage abritera une bibliothèque destinée aux clients. Celle du rez-de-chaussée les accueillera pour le petit-déjeuner.

Une mystérieuse nymphée

Avec l'idée d'ouvrir au printemps prochain, les propriétaires ont déjà mené un important chantier de terrassement et d'aménagement paysager autour du château. Plusieurs plantations ont été faites pour recréer un parc où il fera bon se promener. En contrebas, dans le pré, des chevaux viendront bientôt galoper et profiter de l'herbe grasse qui s'y épanouit. La magnifique mais néanmoins mystérieuse nymphée, accessible par une rangée de marches en pierre, fera également l'objet d'un aménagement. Cette grotte abritant une source a été sondée par des plongeurs sans pour autant révéler tous ses secrets. En attendant, elle constituera un havre de paix et de fraîcheur pour ceux qui séjourneront au château. Des visites lors des journées du patrimoine ne sont pas exclues. «À terme, nous espérons aussi organiser des animations culturelles, que ce soit dans le salon d'apparat ou dans les jardins», précisent les occupants.

L'histoire du lieu

Enserré par la rivière Tarn, le Gô, dont le nom apparaît dans les archives dès le XIVe siècle, était considéré au Moyen-Âge comme un village avec plusieurs hameaux et un fortin : le château du Gô. Celui-ci fut ensuite une métairie rattachée à partir du XVIe siècle à une famille bourgeoise exploitant les terres alentour. Celle-ci était composée d'une grande maison, d'une ferme et de dépendances. Construit en briques dans la tradition Renaissance, le «château» comporte actuellement trois ailes de bâtiments disposées autour d'une cour centrale fermée par un grand portail. La partie la plus ancienne comprend un très bel escalier à vis qui menait à une tour aujourd'hui arasée. Le château témoigne par son architecture de plusieurs restructurations menées au fil des siècles. En 1613, le Gô passe aux mains de Claude de Galaup, ancêtre du navigateur qui naquit à Albi en 1741 et grandit dans la maison paternelle. Depuis 1984, les façades et toitures, y compris le portail d'entrée et la cheminée de brique du grand salon au rez-de-chaussée, sont inscrits au titre des Monuments historiques.