Le classement de la cité épiscopale

Pour être inscrits au Patrimoine mondial de l’UNESCO, les sites doivent avoir une valeur universelle exceptionnelle et unique au monde en satisfaisant à au moins un des dix critères de sélection, qui sont fixés dans un texte intitulé “Orientations devant guider la mise en œuvre de la Convention du patrimoine mondial”.
Le classement de la cité épiscopale

Vue du ciel de la cathédrale Sainte-Cécile et du palais de la Berbie.

Source : © F.Guibilato – Ville d’Albi

Lors de la présentation par l’État français de la candidature d’Albi sur le liste du patrimoine mondial de l’Unesco, 5 critères justifiaient l'inscription de la Cité épiscopale d’Albi : 

  1. Exemple éminent d'établissement humain 
  2. Exemple éminent d'un type de construction 
  3. Témoignage d'un échange d'influences considérable 
  4. Authenticité 
  5. Intégrité 

1 - La Cité épiscopale d’Albi est un ensemble urbain de brique exceptionnel, marqué par la prééminence d'un groupe épiscopal monumental très original du XIIIe siècle 

La Cité épiscopale s'est formée autour du groupe palais-forteresse / cathédrale. Cette gémellité monumentale correspond d'ordinaire à la concurrence des pouvoirs temporel et spirituel. Mais à Albi, elle s'unit dans un pôle qui affiche de manière spectaculaire la détention de ces deux pouvoirs par les évêques.

La Cité épiscopale s'est ensuite progressivement mise en place, quartier par quartier, autour de cet ensemble majeur.

Le Castelviel, le faubourg des Combes, le Castelnau, et le Pont-vieux, marquent les étapes successives de ce  développement urbain. Un bourg très nettement individualisé s'est développé autour de la collégiale Saint-Salvi avant de se fondre dans l'espace de la Cité. 

2 - Une utilisation particulière d'un savoir-faire commun à une grande partie de l'humanité, l’architecture en terre et en particulier la construction en brique 

Ce matériau caractérise la physionomie urbaine de la Cité épiscopale depuis le Moyen Âge aussi bien dans les habitations communes que dans les édifices monumentaux.

Il s'agit d'une brique d'un module spécifique, de grand format et de dimension originale (37 X 22 X 5,5 cm), nommée brique foraine, qui ne se rencontre que dans le Midi toulousain. 

La mise en œuvre de la maçonnerie est elle aussi tout à fait exceptionnelle : elle est utilisée en grands plans uniformes sans aucun ornement, sous la forme de remplissage pour les murs à armature de pans de bois, en soubassement, en dallage ou comme élément de modénature pour les encadrements de baies, cordons, ou corniches. 

3 - Un confluent remarquable d'échanges artistiques La Cité épiscopale est le fruit de nombreuses influences entre la France du nord, la France méridionale et la Catalogne aboutissant à la définition d'une architecture gothique profondément originale. 

Face à la dissidence religieuse des "Albigeois", aujourd'hui dénommés "cathares", la puissance de la cathédrale Sainte-Cécile et du château des évêques proclame l'autorité et la pérennité de l'Église, suite à un événement marquant de l'histoire universelle : la croisade contre les "Albigeois".

La cathédrale Sainte-Cécile retourne contre la dissidence cathare les principes de cette dernière : rigueur et austérité. 

Cette architecture, "le gothique méridional" est propre au Midi de la France et Sainte-Cécile en constitue le chef-d'œuvre absolu.

Sa grammaire formelle particulière est associée à des structures dérivées du gothique européen.

La cathédrale et le palais de la Berbie participent d'une architecture militaire fondée sur la défense passive par la hauteur et l'épaisseur des murs, scandés par de puissants contreforts hémicylindriques.

L'utilisation de la canne catalane (1,555 m) comme unité modulaire souligne la participation de maîtres catalans à la construction. 

Par ailleurs, dans les années 1470-1515, les évêques ont sollicité tous les foyers artistiques des dernières décennies du XVe siècle et du début de la Renaissance pour établir dans la cathédrale trois chefs-d'œuvre : 

  • une peinture monumentale représentant le Jugement dernier, le plus grand du monde, réalisation médiévale sans comparaison, qui présente des parentés stylistiques avec la peinture flamande du XVe siècle ; 
  • un immense ensemble de fresques ornant les voûtes et les murs, réalisés par des peintres venus d'Italie, qui fait de Sainte Cécile la plus grande cathédrale entièrement peinte en Europe ; 
  • un chœur intégralement conservé où se déploie une statuaire prodigieuse par son abondance et sa qualité et qui associe les manières stylistiques des principaux imagiers français de l'époque. 

4 et 5 - Une authenticité et une intégrité remarquables, déjà assurées par des mesures réglementaires strictes 

Au fil des siècles, la Cité épiscopale d'Albi a su éviter toute destruction importante.

La qualité exceptionnelle des maçonneries en brique ont aussi permis à cet ensemble de traverser le temps.

La Cité épiscopale est aussi admirablement préservée du fait de sa situation au sein d'un secteur sauvegardé depuis 1993, soumis à un règlement strict de protection et de mise en valeur. 

Une unité chromatique, un regroupement harmonieux autour d'un pôle monumental fortement affirmé et la confluence majeure d'influences artistiques participant d'une aire très large, spécificités dont chacune est en elle-même exceptionnelle, donnent à la Cité épiscopale d'Albi une dimension humaine, monumentale et artistique unique au monde.

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