L'eau, une ressource à préserver

Face au changement climatique, à la multiplication des épisodes de sécheresse, aux besoins plus importants liés à l'augmentation de la population, chacun est appelé à participer à la préservation de l'eau, notamment en période estivale.

L'eau en questions

Que savons-nous déjà de la situation relative à la sécheresse ?
  • Températures en hausse en été.
  • Répartition différente des précipitations sur l’année ne permettant pas de recharger les  nappes avec des sécheresses plus fréquentes,plus longues et plus intenses en été.
  • Réduction des capacités d’infiltration des sols du bassin-versant depuis des décennies (imperméabilisation des sols, tassement,…).
  • Diminution du débit naturel des rivières de 30 à 40% d’ici 2050 (7% par décennie). Le bassin Tarn-Aveyron est particulièrement sensible aux effets du changement climatique, d’autant plus qu’il subit les effets du climat chaud et sec de la Méditerranée. Son hydrologie risque d’être impactée fortement (phénomène de méditerranéisation).
Quelles conséquences ?
  • Sécheresse du sol qui impacte les rendements agricoles et la production animale.
  • Déficit de débit des cours d’eau et baisse de niveau des nappes ou des retenues.
  • Périodes d’étiage plus longues et plus précoces.
  • Augmentation de la température de l’eau des rivières et des lacs.
  • Baisse de la qualité des eaux avec risque de concentration des pollutions, développement d’algues et de cyanobactéries.
  • Fragilisation-disparition d’espèces sensibles
  • Augmentation des consommations d’eau pour l’agriculture en raison de la sécheresse.
  • Restrictions des prélèvements.
À quoi servent les restrictions ?

Décidées par le préfet à partir d’un ensemble d’informations relatives à l’état de la ressource en eau et des prévisions météorologiques, les mesures de
limitation ou de suspension provisoire de l’usage de l’eau permettent de faire face aux conséquences de la sécheresse et aux risques de pénurie d’eau

L’objectif est d’assurer l’exercice des usages prioritaires, et plus particulièrement la santé publique, la salubrité publique, la sécurité civile (pour les pompiers notamment), l’approvisionnement en eau potable de la population et la préservation du milieu aquatique. Dans tous les cas, la priorité est donnée
aux usages relatifs à l’eau potable.

De quelle sécheresse parle-t-on en cas de restrictions ?

La sécheresse hydrologique survient lorsque le débit des cours d’eau, le niveau des réserves d’eau disponibles dans les nappes aquifères, lacs et réservoirs sont anormalement bas par rapport à la situation moyenne calculée sur le long terme. Cela peut être dû à une sécheresse météorologique, mais aussi une surexploitation des ressources en eau.

Quels sont les niveaux d’alerte en cas de pénurie d’eau ?

Les mesures de restrictions sont établies selon quatre niveaux de gravité et à partir notamment des débits mesurés par les stations de référence placées sur les cours d’eau :

  • Niveau de vigilance : il est atteint dès que la tendance hydrologique laisse pressentir un risque de pénurie à court ou moyen terme et que la situation est susceptible de s’aggraver en l’absence de pluie significative dans les jours ou semaines à venir.
  • Niveau d’alerte : la coexistence de tous les usages et le bon fonctionnement des milieux ne sont plus assurés. Des mesures de restriction des usages de l’eau non prioritaires sont mises en place. Elles induisent une réduction minimale de 30 % de la pression de prélèvements dans le milieu.
  • Niveau d’alerte renforcée : tous les prélèvements ne peuvent plus être simultanément satisfaits. Cette situation entraîne une limitation des prélèvements et le renforcement des mesures de restriction ou de suspension temporaire des usages si nécessaire, afin de ne pas atteindre le niveau de crise. Elles induisent une réduction minimale de 50 % de la pression de prélèvements dans le milieu.
  • Niveau de crise : il y a nécessité de réserver la ressource pour satisfaire en priorité les exigences de santé, salubrité publique, sécurité civile et d’alimentation en eau potable de la population. Lorsque ce niveau est atteint, l’arrêt des usages non prioritaires s’impose. Cependant, des adaptations sont possibles.

Quelques astuces pour économiser l'eau à domicile

Les petits ruisseaux font les grandes rivières. La lutte contre le gaspillage est collective, chacun peut agir à son niveau.

Le saviez-vous ?

L'eau est principalement utilisée pour

  • 39% pour l'hygiène corporelle
  • 22% pour le lavage
  • 20% pour la chasse d'eau des WC
  • 6% pour la cuisine
  • 6% pour le lavage de la voiture ou l'arrosage du jardin
  • 1% seulement pour boire
  • 6% autres usages
Suis-je économe en eau ?
  • J'habite en maison avec jardin, j'ai installé un collecteur d'eau. Je paille le potager et le pied des jeunes arbres et arbustes.
  • Je ferme le robinet quand je me lave les dents ou les mains.
  • J’ai installé des mousseurs sur les robinets et dans le pommeau de douche, qui réduisent le débit de 30 % à 50 %, sans perte de confort ni de pression.
  • Je privilégie la douche plutôt que le bain et ne dépasse pas cinq minutes (une douche rapide consomme de 35 à 60 litres quand un bain consomme a minima 150 litres).
  • Je veille à bien remplir le lave-linge et le lave-vaisselle au maximum de sa capacité.
  • Je n’utilise pas de nettoyeur haute pression et ne lave pas ma voiture.
  • Je limite l’imperméabilisation des sols autour de la maison en ne bitumant pas excessivement devant de porte, terrasse et allée.

Les solutions envisagées à Albi

  • Réduction des fuites d’eau dans le réseau d’eau potable et maintenance du réseau.
  • Installation de collecteurs d’eau au niveau des bâtiments publics.
  • Installation de systèmes d’économie d’eau et de sondes hydrométriques dans les espaces verts de la Ville.
  • Plantation de haies permettant de restaurer les capacités d’infiltration de l’eau dans les nappes.
  • Plantation d’arbres créant des îlots de fraîcheur et retenant l’humidité.
  • Réflexion sur la pratique de la réutilisation des eaux usées traitées.
  • Désimperméabilisation et renaturation de la ville.
  • Restauration des cours d’eau et des zones humides.
La mare créée à la Mouline
La mare créée à la Mouline. Un espace propice à la biodiversité.

 

Exemple réussi sur le bassin du Caussels

L’été, il arrive que le Caussels, affluent du Tarn situé entre Villefranche et Albi (il se déverse dans le Tarn au niveau du Pont Neuf), soit à sec le long de l’Échappée verte.

Pour assurer un minimum d’eau, le Syndicat du bassin-versant Tarn aval assure depuis 2020 la mise en oeuvre d'un plan de gestion mutualisé de la ressource en eau sur le bassin versant du Caussels.

Ce projet innovant à l'échelle nationale a vu le jour suite à des études menées par le Syndicat, en partenariat avec la Chambre d'agriculture du Tarn, et soutenu financièrement par l'Agence de l'Eau Adour-Garonne notamment.

La démarche a consisté à recenser toutes les retenues d’eau situées sur le cours d’eau ou ses affluents. Grâce au volontariat des propriétaires de ces retenues d'eau, certains lacs non utilisés pour l’irrigation permettent désormais d’alimenter en eau le Caussels en début d’étiage tandis que ceux qui servent à l’agriculture, sont potentiellement mobilisés en fin d’été en restituant les volumes restants après irrigation. Ce plan de gestion vise ainsi à réduire la durée de la période d’étiage et à maintenir les fonctionnalités écologiques du milieu aquatique.

Les Albigeois, sentinelles de l’eau

À Albi, plusieurs cours d’eau traversent la ville comme le Caussels, le Séoux et le Jaoutzou.

Riverains, randonneurs, vététistes, pêcheurs ou simple amoureux de la nature, devenez « sentinelle de l’eau » en contribuant au suivi d’écoulement des cours d’eau organisé par le Syndicat mixte du bassin versant Tarn aval.

Pourquoi ? Parce que le niveau d’écoulement des cours d’eau varie constamment, il est important de recueillir des données régulières et fiables issues d’observations de terrain à l’échelle de tout le bassin versant. Une étape indispensable pour mieux connaître l’évolution de l’hydrologie des cours d’eau.

Devenir sentinelle de l'eau