Les jeunes ramasseurs du Sporting

Ils ont en moyenne entre 10 et 13 ans, jouent au rugby au sein de l'École du Sporting et se portent volontaires lors des matchs joués à domicile pour assurer le ramassage des balles. Placée autour du terrain, chacun à son poste, l'équipe de douze jeunes suit avec attention les déplacements des joueurs, prête à intervenir pour récupérer et renvoyer le ballon voire à le ramener au centre du terrain. « Chacun tient un ballon et une serviette », explique Paul, 11 ans. La serviette sert à sécher et à nettoyer le ballon avant de le rendre aux joueurs. « Quand il pleut, c'est pas évident », reconnaît Anton qui préfère être « essuie-glace », un poste qui consiste à récupérer les ballons sortis du terrain. « Il faut courir vite et revenir avec le ballon ; j'aime bien ! »

Fiers d'être ramasseurs

Pour les amateurs de rugby, être ramasseur comporte évidemment des avantages. « Ça nous permet d'être à côté des joueurs et de suivre le match de près », souligne Anton. Pour Gaston, 10 ans, « c'est l'occasion d'être avec les copains ». Timéo, même âge, est très fier d'être ramasseur de balles surtout quand le match est retransmis à la télévision. « C'est top quand on passe devant la caméra. Je regarde ensuite en replay ! » « Il faut bien suivre le jeu et rester très concentré », complète Hugo qui a déjà été mobilisé deux fois et espère bien retourner sur le terrain dès que possible. « Cela reste d'abord du plaisir même si cela peut être physique, surtout lorsqu'il fait
très chaud ou très froid ou lors de certains matchs durant lesquels les jeunes sont très sollicités », reconnaît Luc, ancien éducateur au Sporting et responsable des ramasseurs. Une heure avant le match, il réunit l'équipe, répartit les postes et donne les dernières consignes. Tout doit bien être coordonné. « Pour eux, le ramassage des balles est une bonne manière d'intégrer certaines règles et d'appréhender le jeu autrement. »

Le tour d'honneur : la récompense

Pour Luc, « un bon ramasseur de balles, c'est celui que l'on ne voit pas. Il faut être réactif, rapide, discret et le jeu doit rester fluide. Le revers de la médaille, c'est que les ramasseurs "travaillent" un peu dans l'ombre alors qu'ils jouent un rôle important. » , Et Michel Franques, premier adjoint délégué aux sports, de rajouter : « La démarche mérite pourtant d'être saluée car elle contribue aussi au bon déroulement des matchs. » S'il y a plus de candidats à un match que de places disponibles, la priorité est donnée aux plus assidus. « Les volontaires ne se bousculent pas quand la météo n'est pas clémente ou qu'un match n'est pas "prestigieux", remarque Luc. « C'est donc normal qu'on privilégie ceux qui sont toujours disponibles. Depuis deux ans, nous avons aussi des liens avec l'Institut médico-éducatif de Florentin et il nous arrive d'inviter des enfants à être ramasseurs de balles. » Après le match, le tour d'honneur avec les joueurs constitue pour tous ces jeunes bénévoles une belle récompense. L'équipe de ramasseurs se retrouve ensuite pour un temps convivial, histoire de reprendre des forces. « C'est ça aussi l'esprit rugby. »