Les matériaux du futur : plus écolos !

Pourquoi un colloque sur les écomatériaux ?

« Ces dernières années, la recherche sur les matériaux dans les écoles de l’Institut Mines Telecom a évolué afin de s’orienter vers le développement d’écomatériaux, basés sur des ressources renouvelables ou découlant de la régénération d’objets manufacturés en fin de vie. Ce colloque a pour but de créer des synergies entre les laboratoires de recherche, notamment ceux de l'Institut Mines Telecom qui travaillent sur ces sujets. L'objectif reste le même : répondre aux besoins de l'industrie et aux problématiques environnementales. »

Un exemple ?

« Par écomatériau, il faut d'abord comprendre un matériau qui, de son extraction à son recyclage voire à sa réutilisation, a un impact environnemental limité et une durabilité importante. Si l'on prend l'exemple du cobalt, utilisé notamment dans l'aéronautique pour sa résistance à la corrosion, à l’usure et aux températures élevées, l'idée est d'en limiter l'usage à la fois parce que son extraction, sa transformation comme son recyclage ont un impact fort sur l'environnement, mais aussi parce que les gisements pourraient être épuisés dans une dizaine d'années. La recherche porte donc sur des alliages plus respectueux de la planète qui possèdent peu voire pas du tout de cobalt, mais qui ont les mêmes caractéristiques en termes de performances et de résistance mécanique. »

Quid des matériaux composites ?

« Les éléments composites sont de plus en plus présents dans les avions et s'inscrivent dans cette démarche environnementale car ils sont plus légers et réduisent donc la consommation de carburant tout en étant très résistants. Il s'agit aujourd'hui d'améliorer leur recyclabilité en trouvant des procédés permettant de séparer la fibre de carbone de la matière. Il peut être intéressant aussi d'améliorer la durée de vie d'un matériau pour ne pas avoir à le remplacer trop tôt. L'intérêt de réparer un outil limite en effet la production de matières et réduit les coûts. »

L'écomatériau du futur est-il pour demain ?

« L'émergence d'écomatériaux mais aussi de nouvelles formulations d'alliages ou de composites est plutôt encourageante. Entre l'idée, les recherches et l'industrialisation, il faut néanmoins compter entre dix et quinze ans minimum. À notre niveau, ce travail est évidemment mené en étroite collaboration avec de grands groupes comme Airbus ou Safran, mais aussi des PME. Une des pistes de recherche est la fabrication additive par le principe de l'impression 3D. On utilise ici des poudres métalliques pour créer des pièces par ajout de matière. Ce procédé, expérimenté à l'IMT Albi, intéresse particulièrement l'industrie car il limite les opérations d'usinage. »