Ludivine Borie
Depuis sept ans l’Albigeoise Ludivine Borie est aux commandes du plus grand hôtel du Tarn, l'Ibis Style Le Theatro. Son parcours dans l’hôtellerie, en France et à l’étranger, lui a permis d’acquérir une expérience au service des clients, de l’homme d’affaires au joueur de rugby.
Un lieu
« La rue du Tendat. Très belle vue, je la conseille souvent à mes clients pour de jolies photos de la cathédrale. De cet endroit, on peut s’apercevoir que la cathédrale est imposante. »
Une rencontre
« Le 25 décembre 2022 avec mon fils Léon ! Je pense aussi à mes clients et aux nombreuses rencontres avec des sportifs de haut niveau, des artistes, etc. C’est en échangeant avec eux que je me rends compte que le monde est petit ! »
Une conviction
« La persévérance et le travail finissent toujours par payer. Je reprends ici les propos de Paul Dubrule, cofondateur du Groupe Accor. »
- Quand avez-vous eu le déclic pour l'hôtellerie-restauration ?
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Jeune, je souhaitais devenir hôtesse de l'air long courrier. L'idée de voyager à l'autre bout du monde me faisait rêver. J'aimais aussi les langues étrangères, j'ai d'ailleurs commencé après le bac des études de langues.
Je me suis vite rendu compte que l'université ne correspondait pas à ce que je recherchais. Je me suis réorientée finalement vers un BTS management des unités commerciales, suivi d’une licence en management qualité hygiène environnement avant d’intégrer un master qualité hôtellerie-restauration.
En été, pendant les vacances scolaires, je travaillais à l'hôtel Georges V situé près de la gare d'Albi. J'aimais les échanges avec les clients et cela me donnait l'occasion de pratiquer mon anglais. Cette expérience m'a permis ensuite de faire un stage en hôtellerie dans un hôtel de Blagnac comme réceptionniste et chargée de la gestion qualité.
- Et vous êtes partie pour l'Asie...
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C'est un continent qui m'attire, d'autant que ma famille est originaire du Vietnam. Dans le cadre de mon master, je suis ainsi partie deux ans à Hoi An, une ville inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco pour un stage en alternance dans un hôtel resort. J'avais obtenu un poste de responsable qualité hygiène grâce à ma famille sur place. C'était pour moi un peu un retour aux sources.
Le Vietnam est un beau pays et mon séjour là-bas m'a réellement changée au contact des gens, souriants et fondamentalement gentils. Je pense d'ail-leurs que je souris aujourd'hui davantage et que je suis même plus optimiste !
- En quoi consistait votre travail au Vietnam ?
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L'hôtel 4 étoiles comptait 130 chambres avec un personnel de 200 employés environ. Leur savoir-être était irréprochable, leur savoir-faire était perfectible. J'assurais donc régulièrement des cours d'hygiène dans une salle de formation. Cette expérience professionnelle m'a permis une belle ouverture d'esprit et m'est utile encore aujourd'hui. L'exigence et la droiture sont ma ligne de conduite. Depuis cette année, j'ai été d'ailleurs nommée conseillère aux Prud'hommes, un projet que j'avais depuis quelques années. En février, j'ai traité mon premier dossier de litiges.
- Dans quelles circonstances êtes-vous revenue en France ?
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Mon mari qui travaille dans l'hôtellerie m'y attendait ! À partir de 2012, j'ai travaillé comme inspectrice qualité dans un bureau de contrôle qui évaluait dans toute la France le classement des hôtels, campings et hébergements touristiques. Il s'agissait d'aller sur place et de vérifier que l'établissement répondait bien aux critères de classement. Dans les hôtels 4 et 5 étoiles, j'arrivais même en client mystère. Pour ne pas me faire repérer, mon mari m'accompagnait parfois !
- Et le retour à Albi ?
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J'ai sillonné la France pendant trois ans et cela m'a donné l'occasion de découvrir les richesses de nos régions. En juin 2015, l'hôtel Ibis Le Theatro ouvrait ses portes après de gros travaux de restructuration du bâtiment de huit étages qui abritait jusqu'alors le siège de Groupama. Les premières semaines, je suis venue aider mon mari et le personnel, d'autant que l'hôtel affichait complet avec plusieurs événements organisés à cette période à Albi. Au début, j'avoue que j'avais un doute sur son taux de remplissage... 77 chambres tout de même... J'avais tort !
- Là encore un retour aux sources...
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En quelque sorte, car j'ai passé mon enfance à Albi. En 2015, j'ai finalement intégré l'équipe de l'hôtel au poste de directrice adjointe avant de prendre la direction en 2017. Albi avait bien changé en quelques années. C'était devenu une ville dynamique, plus animée et attractive. Mon mari et moi y avons déménagé en 2018 et nous vivons aujourd'hui en centre-ville, à quelques minutes de l'hôtel.
- Quel est le profil de la clientèle ?
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La clientèle touristique et événementielle est évidemment importante. Le tourisme d'affaires est bien présent en semaine, grâce notamment aux salles de séminaire dont nous disposons. L'une d'elles se trouve d'ailleurs dans l'ancien bureau du directeur de Groupama que nous avons conservé dans son aménagement d'origine. Les boiseries et un des luminaires n'ont pas bougé ! La vue sur la ville y est magnifique.
- En matière de sport, par exemple ?
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Nous accueillons régulièrement des groupes sportifs comme des équipes de rugby et de foot féminin. Je garde aussi un très bon souvenir du passage du Tour de France féminin l'année dernière. Nous avons pu constater que de gens sont venus visiter Albi après avoir suivi l'événement dans les médias. Je me souviens enfin des derniers championnats du monde de course 24h. Il y avait beaucoup de nationalités à l'hôtel. Ça parlait dans toutes les langues dans le hall.
- Quelques noms en tête ?
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Les joueuses de foot Alex Morgan et Laure Boulleau, le joueur Djibril Cissé, le cycliste Robert Marchand, mais aussi des personnalités comme Amir, Nelson Monfort ou encore le météorologue Louis Bodin.
- Quelle est la tendance pour cette année ?
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Les groupes loisirs sont de retour, la clientèle étrangère également. Le dernier été a été compliqué et il est difficile de prévoir le suivant avec la conjoncture et les pics de canicule possibles. Après un début d'année assez calme, la haute saison va débuter au printemps. On s'adaptera et on tâchera d'être réactifs. En attendant, nous prévoyons la rénovation du restaurant et de la réception, et dans un an, nous fêterons les dix ans de l'hôtel.
- Une vie bien remplie donc !
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J'aime bien être à l'hôtel le matin, au moment du petit-déjeuner. Cela permet de voir les clients et de prendre la température. Il y a une certaine effervescence. Depuis le début de l'année dernière néanmoins, j'ai adapté mes horaires avec la naissance de notre enfant.
J'essaye aussi de trouver des moments pour courir, le matin tôt, avant de rejoindre l'hôtel. Je participe à des courses comme le semi-marathon, l'Ekiden et Albi Run urbain.
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