Michel et Frédéric Vergnes, une histoire de famille qui roule

Michel et Frédéric Vergnes
Nom
Vergnes
Prénom
Michel et Frédéric

Profondément attachés à leur ville, Michel et Frédéric Vergnes participent activement au dynamisme et au rayonnement d'Albi, par leur engagement respectif, dans le sport pour l'un et le commerce pour l'autre.

Dans la famille Vergnes, je demande le père, Michel, et le fils, Frédéric, mais les deux Albigeois ne manquent pas de rappeler le grand-père, Félix. Agent de liaison pendant la Seconde Guerre mondiale, membre du Moto camping club albigeois, amateur de motos, le portrait que le fils et le petit-fils en dressent donne une idée du personnage et explique en partie le parcours emprunté par sa descendance.

"Il collectionnait des motos dont une BMW K 75 de 1989 que Frédéric a récupéré et restaurée", indique Michel. Pour sa part, il mentionne l'anecdote qu'il a failli naître en 1946 dans un side-car que conduisait son père de retour de Roquefort. Le jeune couple arrivera à temps pour la naissance à Arthès.

Contrairement à son père, Michel a été plutôt attiré par l'automobile et les courses auto. "Le circuit des Planques passait devant chez nous ; j'étais aux premières loges. C'était l'occasion de grandes fêtes familiales", se souvient Michel. De quoi susciter des vocations.

Pilote MEP

La passion pour le sport auto est telle qu'il ne se contente pas d'assister aux grands prix et se lance sur la piste dans les années 70 à bord d'un monoplace Mep avec laquelle il participe au Trophée de la Dépêche du Midi. Sa carrière de pilote est hélas courte, mais il ne quitte jamais l'ambiance des circuits. Encouragé par Armand Brouzes, président de l'Association sportive automobile d'Albi créée en 1967, il s'engage dans le club et devient commissaire de course. "Pour moi, c'est une passion de toute une vie et ça fait cinquante ans que ça dure. Je crois beaucoup aussi dans le milieu associatif et l'esprit de convivialité", souligne Michel. "J'ai beaucoup appris au contact des autres. Nous sommes très différents, mais réunis autour du sport auto".

Michel Vergnes est aujourd'hui vice-président de la Fédération française du sport automobile (FFSA) et président, depuis 2020, de la Ligue sport automobile Occitanie Pyrénées. Deux postes qui l'amènent à sillonner les routes et les pistes de France pour les nombreux événements ponctuant l'année. "Au niveau de la Ligue, c'est plus de cinquante épreuves par an, avec deux circuits emblématiques, Albi et Nogaro, treize associations de sport auto et cinq dédiées au karting".

Quid de l'avenir du sport auto d'ailleurs ? "Il se porte très bien en France avec des constructeurs et des pilotes reconnus et qu'on retrouve souvent sur le podium. Le renouvellement est également assuré avec de jeunes pilotes prometteurs. Je pense notamment au Grand Prix camions qui est devenu une véritable vitrine du sport mécanique avec trente-trois camions engagés cette année, notamment à Albi."

Il ne cache pas son soutien au circuit d'Albi. Au sein de l'ASA et de la Ligue, il est évidemment un interlocuteur de la Ville d'Albi pour assurer la pérennité du site, conscient de l'importance de le faire évoluer et d'élargir aussi ses activités. Les véhicules électriques ou à hydrogène y auront toute leur place.

Du plaisir à venir en centre-ville

Professionnellement, Michel Vergnes n'a jamais perdu de vue le macadam. Après avoir travaillé comme commercial pour une société pétrolière, il est devenu collaborateur d'Eric Debard au moment où il lançait en 1996 sa société d'importation de véhicules. "J'étais à ses côtés comme collaborateur jusqu'à ce que je prenne ma retraite." Comme son fils Frédéric, Michel est viscéralement attaché à son territoire. "C'est dans ma nature, je suis fidèle ! Toutes les semaines, je vais dans le Vieil Albi ; je m'y sens chez moi. Le samedi, je me rends au marché, je croise des connaissances, je me ressource. Comme responsable des commissaires de courses et des arbitres, je me déplace encore beaucoup pour les courses, mais j'ai toujours autant de plaisir à revenir à Albi."

Avec le même esprit que son père, Frédéric a su tracer sa voie. S'il l'a suivi plus jeune sur les circuits, il s'est tourné vers la vente. "Mon premier patron, Jean-Jacques Lauby, à qui l'on doit la création en 1984 de la boutique Training, place du marché, m'a donné envie de m'affirmer". Lorsque celui-ci part à la retraite, le jeune entrepreneur lui propose en 1990 de lui racheter ses parts et de reprendre le magasin tourné à l'époque vers le sportswear. Ses parents hypothèquent leur maison pour l'aider. Il fait évoluer la boutique qu'il transforme en une locomotive pour le quartier. "J'ai connu des temps difficiles, notamment lorsque la halle et la place ont été en travaux." La persévérance a néanmoins payé. Frédéric n'a pas lâché l'affaire. "Le quartier est aujourd'hui the place to be. Il y a une vie de quartier et une bonne ambiance. Le centre-ville a bien évolué et est très dynamique".

Pour le rayonnement d'Albi

Preuve qu'il y croit, Frédéric compte désormais plusieurs enseignes bien connues du centre-ville, dont la boutique Superdry, une des premières à ouvrir en France. La petite dernière baptisée "Plus" est un concentré de produits pour hommes, ouverte en mars dernier. "Un peu la boutique de mes rêves", avoue-t-il. En 2019, Frédéric a aussi créé avec Ludovic Brencz, Dominique Boulade et Céline Guibbal, une marque de vêtements inspirée "d'images de virées sur la côte, de barbecues entre potes, d'aventure, de montagne et de campagne". En résumé, "des collections qu'ils assument et qui racontent une histoire. La leur. La nôtre." Elle fait aujourd'hui un carton. Au fil du temps, Frédéric a entraîné dans l'aventure d'autres collaborateurs et associés. Avec tout cela, aucune velléité de partir. "La cathédrale reste mon phare. J'aime ma ville, j'y vis !" Une raison de plus de rester est son "secret garage", un local acheté avec quatre amis qui partagent la même passion pour les véhicules anciens. "On aime s'y retrouver, chacun avec ses compétences", raconte Frédéric qui a installé un showroom de Hellswear pour accueillir ses clients. Au cœur de ce garage, la BM K 75, héritage du grand-père, y est en bonne place.