Patrimoine : promenade architecturale

Historique, moderne, en briques ou bâtie avec des matériaux plus contemporains mêlant le verre, l’acier et le béton… La diversité architecturale d’Albi se lit à chaque coin de rue. Le Pont Vieux et ses 150 mètres de long, (presque) tout de briques, restructuré au XIIIe siècle, reste l’un des plus anciens ponts de France toujours en circulation.

En amont, le Pont-Neuf, mis en service en 1867, marque la création d’un des axes majeurs d’entrée de la ville… Baptisé Pont Napoléon, puis Pont de Strasbourg, il porte désormais le nom Pont du 22 août 1944, en souvenir de cette triste journée, où de jeunes résistants sont tombés au combat en défendant son accès.

Côté Jardin national, le beau Théâtre des Lices est l’oeuvre de l’architecte de la ville de l’époque, M. Lacroux, et des artistes Jean Col, Le Veillier et l’Albigeois Albert Sulisse pour la décoration. Trois années de tergiversations et de travaux seront nécessaires avant son inauguration solennelle en 1893.

André Michelin avant l’usine de pneus

Rue Émile Grand se dresse un autre édifice majeur d’Albi : la halle du marché couvert. Classée aux Monuments historiques, elle a été dessinée par Thierry Bourdois, architecte parisien, avec une forme triangulaire particulière et une structure innovante conçue par le bureau des frères Michelin concepteur de charpentes métalliques avant de se lancer dans le pneu. De type « pavillon Baltar », la halle ouverte en 1905 associe aux montants de métal des parois de briques et des persiennes destinées à être montées comme un gigantesque lego. Grande figure tarnaise en matière d’architecture, Léon Daures a marqué la ville avec plusieurs réalisations dont la Caisse d’Épargne (place Jean Jaurès), érigée en 1913, et connue des Albigeois pour son style Néo-Renaissance. Le Temple protestant, le Monument aux Morts, le château de Bellevue, le cénotaphe de Jean Jaurès au cimetière des Planques ou plusieurs maisons comme celle qui abrite l’hôtel l’Alchimy sont également signés Daures.

La halle couverte conçue par les frères Michelin.

Le XXe siècle albigeois

L’architecture contemporaine n’est pas absente d’Albi notamment à travers quelques bâtiments emblématiques construits à l’époque où la ville développe de nouveaux quartiers d’habitations. Citons, par exemple, Notre-Dame-du-Breuil, construite dans les années soixante par l’architecte albigeois Georges Mas et son homologue parisien Gérard Sacquin, chargé par l’État de travailler sur le programme urbain du Breuil-Mazicou. L’édifice a une architecture symboliquement forte avec un aspect massif qui fait écho à la cathédrale Sainte- Cécile. Béton, acier et verre sont judicieusement utilisés. Quelques années plus tard, les architectes Philippe Dubois et Henry Avizou, associés pour la création du quartier de Rayssac, conçoivent l’église Saint-Jean-Baptiste, inspirés par l’architecture religieuse d’Alvar Aalto.

Le Théâtre des Lices, joyau du XIXe siècle à Albi.

Perrault et Brunerie & Irissou

Le XXIe siècle affiche son lot de beaux projets. L’agence d’architecture albigeoise Brunerie et Irissou, l’une des plus importantes en province, multiplie les réalisations en ville comme la médiathèque Pierre Amalric inaugurée en 2001 ou les nouvelles tribunes du stade du SCA. En 2014, l’inauguration du Grand Théâtre des Cordeliers, conçu par l’architecte de renommée internationale Dominique Perrault, attire les regards avec sa maille changeant de couleur selon l’ensoleillement. Trois ans seront nécessaires pour voir ce vaisseau amiral sortir de terre et créer un véritable quartier culturel en centre-ville. Dernièrement, les aménagements se poursuivent du côté de Pratgraussals avec la création de la salle événementielle, fruit du travail innovant des agences PPA et Encore Heureux, lauréates en 2019 du prix « Architecture Occitanie » pour sa conception en bois et matériaux biosourcés. L’heure est aux matériaux nobles et moins nocifs pour l’environnement avec une architecture pensée pour mieux répondre au réchauffement climatique.

Publié le 28 avril 2022