Travaux de restauration du Pont-Vieux à partir du printemps prochain

Construit entre 1035 et 1042, le Pont-Vieux est, avec la collégiale Saint-Salvi, le monument le plus ancien de la Cité épiscopale. Classé aux monuments historiques en 1921, il fera l’objet d’importants travaux de restauration qui démarreront au printemps 2023.
Travaux de restauration du Pont-Vieux à partir du printemps prochain

Depuis sa construction au Moyen-Âge, le Pont-Vieux a toujours fait l'objet d'un suivi régulier, de travaux de rénovation et d’inspections notamment au niveau de ses fondations situées dans le lit de la rivière. Les derniers diagnostics ont ainsi confirmé la nécessité de réaliser à court terme des travaux importants de restauration en vue de sa conservation. Des désordres structurels qui pourraient s’aggraver dans les années à venir, ont en effet été constatés.

Dans ce cadre, un groupement de maîtrise d’œuvre piloté par un architecte du patrimoine a été mandaté en 2019 pour effectuer les études préalables à la restauration du pont. Ce groupement est également composé d'un historien, d'un archéologue, d'un bureau d'études d'ouvrage d'art et d'un éclairagiste. Le diagnostic complet de l'ouvrage et les études de projet de restauration, validées par la Direction régionale des affaires culturelles, ont été rendus : les travaux vont donc pouvoir débuter à partir du printemps 2023.

Pour présenter aux Albigeois en détail ce chantier, la Ville d'Albi organise une réunion d'information le vendredi 4 novembre 2022 à 18h à la salle événementielle de Pratgraussals.

Le Pont-Vieux traverse les siècles

Quel était l'intérêt de ce pont au XIe siècle ?

Le Pont-Vieux est construit vers 1035 à la suite d’une rencontre souhaitée par les chanoines de Saint-Salvi. Autour de la table, clercs et laïcs, mais également représentants de la cité et des faubourgs décident alors de l’édification d’un pont qui enjambera le Tarn. Avant sa construction, la traversée de la rivière se faisait selon la saison via un gué ou un bac. En période de crue, celle-ci s’avérait difficile voire impossible. Pour développer les échanges, favoriser l’accessibilité à Albi et son essor, un pont était donc indispensable. Grâce à ce pont, Albi devint dès le XIe siècle un carrefour important sur les routes de la Méditerranée vers l’Atlantique, de Toulouse vers Lyon, ainsi que de la Catalogne vers Paris.

Comment a-t-il été construit ?

Le pont originel, aux piles de pierre et vraisemblablement au tablier de bois, est un ouvrage que les montées des eaux régulières fragilisaient, au point que les Albigeois décident de le reconstruire au cours du XIIIe siècle. Le nouveau pont, reposant sur les piles du pont du XIe siècle, est large de quatre mètres et composé, d’après les historiens, de pierres provenant du quartier de la Mouline. Durant la guerre de Cent ans, les arcs liés à chacune des culées du pont sont démolis de manière à installer des ponts-levis à chaque extrémité. Une tour-porte fortifiée est également construite en son centre. Bien plus tard, en 1609, un bastillon à quatre tours d’angles est établi en rive gauche, ce qui rend caducs la tour porte Notre-Dame et les ponts-levis. Ce bastillon sera détruit au XVIIIe siècle lors du démantèlement des remparts de la ville.

Que sait-on sur les maisons construites sur le Pont-Vieux ?

Le pont reçoit très tôt la tour-porte Notre-Dame, édifiée sur une des piles du pont. Un péage y est établi dans l’un des deux logements qui cantonnent la porte. Bien avant la fin du XIVe siècle, une croix votive est installée sur la troisième pile depuis la rive gauche. À partir du début du XVe siècle, la construction de logements, boutiques et ateliers sur les piles du pont est lancée. Mais la crue du Tarn de l’automne 1766, qui les a fragilisées, obligera les Albigeois à les détruire. Elles sont démontées avant 1780, afin qu’un élargissement de la chaussée, souhaité depuis de longues années, soit rendu possible à partir de 1820. D'importants travaux sont alors réalisés pour renforcer et adapter le pont au développement de la circulation. C’est à cette époque que le pont est revêtu de briques un matériau s’avérant moins coûteux que la pierre. On songe néanmoins, dès 1848, à l’édification d’un pont plus large en amont. Achevé en 1867, le nouveau pont supplantera bientôt le désormais pont Vieux et prolongera la voie royale.

De quand datent les derniers grands travaux de rénovation ?

Ils remontent après la crue de 1930, où des enceintes de palplanches en acier, remplies de béton, sont placées au pied des piles du côté de la rive droite pour éviter les affouillements. Entre 1935 et 1937, le fondement des piles est renforcé. L’arche liée à la culée de la rive droite est consolidée par une armature de béton armé et les adjonctions des années 1820 sont reprises en béton avec parement de brique. La chaussée du pont est bituminée. Entre 1946 et 1955, l’ouvrage fera à nouveau l’objet de travaux de confortement. Les couvrements des cinquième et sixième arches depuis la rive gauche sont repris durant cette période. D’autres travaux importants ont lieu dans les années 70/80.

Pont-Vieux

Source : Fonds photographique Amélie Galup - Gallica (Bibliothèque nationale de France)