Une albigeoise de cœur et d'esprit

Femme de convictions au franc-parler, elle est de ceux qui font d'Albi ce qu'elle est aujourd'hui. Une ville ouverte sur le monde.

Hélène Arguel.

F.Guibilato – Ville d’Albi

Nom
Arguel
Prénom
Hélène
Date et lieu de naissance
Albi

Ambassadeur n°74. Autant dire qu'Hélène Arguel, représentant l'hôtel d'Orléans, s'est intéressée très vite à la démarche initiée par la ville d'Albi pour développer son attractivité suite à l'inscription au patrimoine mondial.

Tourisme d'agrément, tourisme d'affaires, Hélène Arguel est sur tous les fronts.

Dans l'hôtellerie-restauration depuis près de trente ans, cette Albigeoise au caractère bien trempé a compris l'importance qu'il y avait à faire la promotion de la Cité épiscopale. À l'écouter parler d'Albi avec émotion et enthousiasme, que ce soit à la réception de l'hôtel d'Orléans ou à l'autre bout du monde, elle ne dissimule pas la fierté qu'elle a pour sa ville natale.

« À Albi, il y a un mariage inattendu entre la douceur et la force. La douceur de vivre, l'élégance de l'architecture, la qualité de vie ; tout cela contraste avec le côté massif, puissant, presque viril des monuments... J'aime ça. »

Très impliquée aux côtés des acteurs du tourisme locaux et régionaux, elle participe chaque année à des salons en France et à l'étranger, où elle partage sa passion pour la destination... au choix, dans la langue de Shakespeare, Goethe ou Michelangelo avec une préférence pour Goethe.

C'est qu'Hélène Arguel est polyglotte et parle couramment allemand, anglais et italien. « Pas bien l'espagnol ! », avoue-t-elle en précisant qu'elle avait choisi au collège l'allemand comme première langue. Pour ne pas faire comme les autres, elle le reconnaît ; en souvenir aussi d'une page d'histoire que son grand-père lui a partagée - et d'un pays qui l'a marquée au point qu'elle y a même séjourné.

Adolescente, elle voulait travailler comme interprète dans le secteur économique et politique. « Pour tout savoir avant les autres », dit-elle amusée. Sans doute aussi pour mieux comprendre le monde et s'ouvrir à l'autre, d'ici ou d'ailleurs. Si elle n'est pas allée au bout de son rêve, elle profite aujourd'hui au quotidien de son amour pour les langues au contact des clients. Droite dans ses bottes, elle trace sa route.

Dernière enfant après trois frères, il lui a fallu s'affirmer très tôt. « Quand j'ai une idée, rien ne m'arrête. J'assume mes choix et je dis les choses, même si parfois cela peut me desservir. » Pas de langue de bois, donc, mais avant tout une ligne de conduite qu'elle s'impose où le respect, la tolérance et la bienveillance sont des valeurs auxquelles elle est attachée.

Le slogan de l'hôtel n'a jamais été aussi bien appliqué : chez nous, vous êtes un peu chez vous.

Son arrivée à l'hôtel d'Orléans remonte à la fin des années 1980. Elle y rencontre son futur mari dont les parents tiennent à l'époque l'établissement. « Je cherchais en fait à financer un voyage en Allemagne... J'ai commencé à la réception avant qu'ils me confient d'autres tâches. » En 1992, le jeune couple quitte le nid albigeois et ouvre un restaurant à Blagnac qu'il gère jusqu'à la reprise de l'hôtel familial en 1999. « Un établissement créé en 1902 et qui se transmet dans la famille depuis cinq générations », raconte-t-elle.

Le livre d'or témoigne du passage au fil des années de personnalités et de vedettes. La plupart d'entre elles invitées par exemple pour Pause Guitare ou des spectacles de la Scène nationale y ont laissé un petit mot chaleureux. Cette année encore, plusieurs artistes sont attendus.

Entre 2000 et 2015, Guillaume et Hélène Arguel ont investi 1,8 million d'euros pour rénover l'établissement. Les travaux se poursuivent avec la réfection progressive des chambres. L'activité de l'hôtel est bonne même si les dernières années ont été difficiles, la famille ayant été frappée de plein fouet par la maladie. Hélène et son mari n'ont pas baissé les bras, se rattachant parfois à de petits bonheurs, ne lâchant jamais. « J'ai appris à profiter pleinement des quelques moments de répit que la vie nous offrait. Tout n'est jamais noir. On apprend à relativiser. » Si elle a tenu à bout de bras l'hôtel, elle s'impose désormais un peu plus de temps libre pour sa famille, la lecture, les voyages.

La psychologie l'intéresse aussi pour « mieux comprendre l'être humain et donc mieux se comprendre ». Si elle a toujours beaucoup d'idées et de projets en tête, elle a su depuis ces événements prendre du recul.

En 2015, son mari et elle ont décidé d'intégrer dans la société des employés de l'hôtel qui sont devenus désormais leurs associés. Le slogan de l'hôtel n'a jamais été aussi bien appliqué : « chez nous, vous êtes un peu chez vous. » Dans cette nouvelle société, Hélène Arguel assure la communication et la commercialisation de l'hôtel et du restaurant, tandis que son mari cuisine en duo avec David Enjalran.

« Pour moi, il s'agit de développer le marché affaires, la clientèle étrangère, notamment asiatique, sans négliger le tourisme familial et celui de proximité. » Elle s'est formée à l'usage des réseaux sociaux et aux nouveaux supports de communication car « il faut se mettre à la page. »

Une nouvelle page qu'elle tourne, optimiste.