«Ce projet autour de l’hydrogène contribue à renforcer l’attractivité du territoire»

La création d’un Centre européen des nouvelles mobilités s’appuiera sur une offre de formations autour des métiers de l’hydrogène. Explication avec Roland Gilles, adjoint au maire chargé de piloter cet ambitieux projet.
«Ce projet autour de l’hydrogène contribue à renforcer l’attractivité du territoire»

Le Businova en test sur la piste du circuit d'Albi .

Pourquoi s’engager dans l’hydrogène?

«Nous savons que l’avenir n’est pas dans les énergies fossiles pour des raisons environnementales, d’abord, mais aussi économiques et stratégiques. Il nous faut se tourner résolument vers une société décarbonée. L’hydrogène apparaît comme une solution prometteuse qu’il s’agit de développer en s’orientant notamment vers l’hydro-gène vert fabriqué sans recours aux hydrocarbures. L’Union européenne et l’État français, mais aussi de nombreuses collectivités territoriales sont engagées pour promouvoir cette nouvelle énergie.»

Comment la Ville d’Albi y prend-elle part ?

«La Ville d’Albi et la Communauté d’agglomération se sont positionnées depuis plusieurs années en faveur de l’hydrogène, notamment à travers la société d’économie mixte Eveer'Hy'Pôle, rebaptisée aujourd’hui H2TEAM, dont elles sont les actionnaires principaux. Cette entreprise réunit des compétences et des techniques de pointe pour accompagner ici comme ailleurs en France les acteurs de la filière qui développent des véhicules à hydrogène et des systèmes de production et de distribution d’hydrogène. Par ailleurs, la Ville d’Albi et la Communauté d’agglomération ont adhéré à l’Alliance européenne pour l’hydrogène et à France Hydrogène.»

Quels sont les atouts du territoire dans le domaine ?

«Nous pouvons compter sur la présence de l’entreprise Safra qui conçoit et commercialise le premier bus français à hydrogène et travaille d’ores et déjà sur de nouveaux modèles encore plus innovants. En vue du lancement de ses bus, Safra a disposé de la piste du circuit d’Albi qui est un équipement de premier ordre pour des essais constructeur. En termes de formations et de recherches, IMT Mines Albi et le lycée technique Rascol travaillent déjà sur cette énergie d’avenir sans oublier toutes les autres filières de formation albigeoises qui souhaitent s’associer à cette dynamique.»

Comment la Ville d’Albi compte-t-elle développer la filière ?

«L’idée était de fédérer tous les acteurs locaux s'intéressant à la filière, qu’ils aient une vocation technique et industrielle ou de formation. Sur ce dernier point, l’association Campus H2 Albi, qui constitue la première brique de notre projet autour de l’hydrogène, a été créée cette année pour réunir toutes les structures de formation concernées afin de proposer une offre globale et cohérente sur le territoire. Le Campus H2 Albi intègre le CFA, l’AFPA, le lycée technique Rascol, IMT Mines Albi et l’INU Champollion, de quoi couvrir l’ensemble des diplômes.»

Quelles sont les prochaines étapes ?

«La Ville et l’Agglomération vont s’associer pour créer une société d’économie mixte (SEM) chargée de piloter les infrastructures et équipements qui formeront le socle du Centre dans une perspective de développement de la filière hydrogène sur le territoire albigeois. Nous inviterons nos partenaires institutionnels, mais aussi des entreprises privées à rejoindre cette SEM.

Grâce à des financements obtenus par exemple dans le cadre du contrat de plan État-Région, le centre européen des mobilités nouvelles s’installera d’ici 2026 dans des bâtiments situés près du circuit. Ils pourront y accueillir le siège de la SEM, mais également H2TEAM, un espace de formation et d’autres entreprises innovantes afin de former un «cluster hydrogène».

Que peut attendre la Ville d’une telle dynamique ?

«Ce projet contribuera véritablement à renforcer l’attractivité du territoire à la fois en incitant des entreprises à s’implanter et à créer de l’emploi. On pense à la Safra qui envisage 400 recrutements d’ici deux ans. La filière hydrogène ouvre aussi de nouvelles perspectives en matière de formations mais aussi pour le circuit d’Albi, amené à devenir davantage un espace pour les essais et les démonstrations de véhicules décarbonés. Plus largement, nous nous inscrivons dans une dynamique régionale avec des pôles d’innovation spécifiques autour de la production d’hydrogène par électrolyse à haute température, du ferroviaire, de l’aérien et du transport terrestre lourd à Albi. En cela, nous jouons la complémentarité au cœur de ce nouvel écosystème.»

 

Publié le 20/04/2022.

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